David Tilus s’insurge contre « l’inutilité » des COP dans la lutte contre le réchauffement climatique

Le président du Groupe Francophone pour l’Environnement (GAFE), David Tilus, n’a jamais caché sa position anti-COP, la Conférence des parties des Nations-unies dont la dernière édition vient de se tenir à Madrid. Pour M. Tilus, c’est en posant des actions que le monde va gagner la bataille contre le réchauffement climatique, mais pas en organisant des méga conférences.

La COP25 s’est achevée le dimanche 15 décembre à Madrid après deux semaines de discussions houleuses. Selon plusieurs observateurs, la COP 25 n’a permis aucune avancée dans la lutte contre le réchauffement climatique.
« Contre-productivité, espace d’étalage et de maquillage, one-man-show ». Voilà ce que David Tilus, observateur des manifestations sur le climat, dit retenir de chaque COP. Celui qui s’affiche comme un anti-COP s’interroge davantage sur l’importance d’un tel évènement.
« Ce n’est pas la réalisation d’une COP qui va résoudre le problème de réchauffement climatique », insiste M. Tilus. Il critique, par ailleurs, les longues séances de négociation sur le climat où les acteurs ne font que tourner en rond. « Cela fait la 25e Conférence des Parties et les lignes n’ont pas bougé alors que le dérèglement climatique accélère”, s’indigne-t-il. De quoi porter David Tilus a tiré sa conclusion : « La question de réchauffement climatique n’intéresse pas les grands émetteurs du CO2 ».
« Il n’y a pas d’engagements concrets de la part des grands pollueurs », constate David Tilus. Selon lui, tant que le capitalisme prédomine, il ne faut rien attendre des dirigeants de ces pays. Il revient, dit-il, aux citoyens et citoyennes de changer les choses.
Si l’on en croit le président du Groupe Francophone pour l’environnement, il n’y a pas une seule COP où les parties en sont sorties satisfaites. « La 25e Conférence des parties est la pire de toutes ces conférences », affirme-t-il lors de cette interview accordée à Haïti Climat.
De l’avis de M. Tilus, au rythme où le réchauffement du climat s’accélère, il n’y a pas une question de gros ou petits pollueurs, chacun doit prendre leur responsabilité. « Haïti en tant que petit Etat insulaire devrait montrer ce qu’il a déjà entrepris », avance-t-il, regrettant qu’on ne soit pas à ce stade. Il conseille par ailleurs les autorités haïtiennes à mettre en place un système de contrôle sanitaire et environnemental des entreprises polluantes ainsi qu’un programme de déplacement de la population des zones côtières.
Dans le cas d’Haïti, David Tilus plaide également en faveur d’un ensemble de mesures en faveur de l’environnement, notamment l’application de la mesure d’interdiction des contenants à usage unique, la prise en compte de l’impact environnemental dans l’exploitation des ressources naturelles minières, la limitation du nombre de motos importées, la protection de la biodiversité, l’incitation des entreprises à se convertir énergétiquement etc.

Article publié le 18 décembre 2019 par Haïti Climat