Renforcer la participation des femmes à la vie publique et politique au niveau territorial en Haïti, 2019

Cette action marque le rapprochement entre le GAFE et l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) engagé depuis quelques mois autour de considérations communes comme l’équité de genres.
Entre 2014 et 2015, le GAFE a accompagné des organisations de femmes à Kenscoff pour la promotion des droits des femmes. L’action s’est terminée par une Rencontre Intercommunale sur les droits des femmes les 27 et 28 février 2015. Il en ressortait en conclusion que le chemin politique est plus tortueux pour une femme que pour un homme, et qu’elle doit lutter deux fois plus. Comment gérer sa campagne électorale ? Comment parler ? Comment s’habiller ? Faut-il qu’une femme se comporte comme un homme ? Comment financer la campagne ? Autant de questions qui sont des obstacles supplémentaires dans l’accès des femmes à la politique. Et pourtant, les femmes en tant que citoyennes, ont le droit de faire de la politique. C’est même un devoir. Et c’est en s’engageant dans la politique, en grand nombre, que les femmes pourront changer la donne. Elles doivent faire entendre leur voix, leurs expériences, leur point de vue, là où les décisions se prennent. En appuyant des lois, en changeant les mentalités, les femmes permettront que leurs droits humains soient une réalité.
Depuis 2015 le GAFE appuie un réseau d’activistes communautaires, des hommes et des femmes qui militent ensemble pour la promotion des droits des femmes et la citoyenneté. Depuis 2015, le GAFE est également engagé dans le mouvement citoyen Alternatiba pour le climat. Il est un fait avéré que les femmes sont plus vulnérables au changement climatique. Elles ont donc tout intérêt à s’engager pour la transition écologique en Haïti.
L’objectif général était d’inciter 300 femmes des départements de l’Ouest, du Nord-Est, du Nord-Ouest, de l’Artibonite et du Centre à s’exprimer, à dépasser les barrières des conventions sociales qui brident le milieu rural, à s’impliquer par l’action publique et/ou politique. Au final elles ont été 294 à participer à l’un des 5 fora proposés.
Il s’est dégagé très nettement une fracture générationnelle entre d’une part les plus anciennes, les pionnières du féminisme en Haïti qui basent leur plaidoyer sur la victimisation des femmes; d’autre part les plus jeunes, égalitaires et volontaires qui revendiquent que la femme est avant tout un être humain. Elles emploient volontiers des termes modérés comme la recherche de l’équilibre.
La peur et l’estime de soi sont clairement ressorties comme des contraintes majeures à l’engagement des femmes. Apprendre à dépasser ses craintes et avoir confiance en soi sont des prérequis à tout engagement féminin. Or, une femme peut apprendre à oser par l’engagement justement !